mardi 25 juin 2013

Lucien Bertin, un Français d'Egypte. Les routes de l'exil



Le livre est disponible en librairie ou à commander chez l'Harmattan :
http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=40533

Résumé

Le brassage des origines, idée phare de notre époque, n'est pas nouveau. L'Egypte donnait l'exemple d'une cohabitation réussie entre des populations diverses, que viennent interrompre, en 1956, la soudaine nationalisation du canal de Suez et l'intervention franco-anglaise. Expulsé avec sa famille, commencent alors les pérégrinations de Lucien Bertin, entre le Brésil où il émigre et l’Indonésie où il travaillera, avant son installation en France. Cette histoire véridique nous transporte à une époque où les tensions internationales étaient fortes, mais les modes de vie plus simples sur un rythme plus lent...

Extraits



[...] Lucien roule fortement les r, quand ils ne sortent pas rugueux et gutturaux de sa bouche. J'identifie bien un accent du sud, mais lequel ? Parce qu'il n'a rien de commun avec celui du Sud-Ouest où nous sommes, encore moins avec celui du Midi, chantant. Mais alors d'où vient-il ? Je me suis interrogée maintes fois jusqu'au jour où je le lui ai demandé. «Je suis né en Egypte », satisfait-il alors ma curiosité. Dès lors, au contraire, je souhaite en savoir plus. C'est ainsi que pour moi, il révélera, à une autre occasion, y avoir vécu une partie de sa jeunesse et que sa mère était grecque. Après cela, j'ai cru longtemps Lucien Bertin fils de diplomate, d'autant plus que je le découvrais polyglotte.  [...]


[…] Au bout d’une semaine, enfin, nous avons touché la péninsule italienne, nous avons fait escale à Brindisi puis nous sommes arrivés à Venise. Des haut-parleurs délivraient les consignes. Les ressortissants britanniques devaient se ranger devant l’entrée du salon de la première classe et les Français, devant celle de la deuxième classe. Quelqu’un va s’occuper de vous, nous disait-on. Deux longues queues ainsi s’étaient constituées. Quant à nous, nos parents nous ayant rejoints, nous nous tenions un peu à l’écart, parce que nous attendions Joseph ! 
Car la suite de notre voyage ne dépendait que de mon frère aîné seul.
Alors que nous étions encore au Caire, nous avions appris qu’il était possible d’envoyer un message à ses proches par l’intermédiaire de la Croix-Rouge. Nous n’avions que cette solution pour contacter Joseph, notre seul recours car nous n’avions pas d’argent pour payer notre traversée jusqu’au Brésil. Il travaillait sur un nouveau chantier en Irlande. Et nous lui avions écrit pour le prévenir de notre situation. C’était une bouteille jetée à la mer… Nous n’avions que lui sur qui compter, mais nous n’avions pas reçu de réponse.
Jo avait du retard, pensions-nous, mais il avait bien dû recevoir notre télégramme ! Accoudés au bastingage nous scrutions le bout du quai, et si l'inquiétude nous gagnait plus le temps passait, nous ne désespérions pas de le voir paraître. […]

Une jeunesse égyptienne. 1933-1956



Lucien Bertin à 15 ans


Héliopolis. Le patronage
(Lucien Bertin, assis au fond à droite
Robert Bertin,  en blanc au centre de dos)


L'équipe de Basket du collège de Khoronfish au Caire
(Lucien Bertin, devant à droite)

L'ami de Lucien Bertin, Edouard Gauci, parti vivre en Australie

L'ami de Lucien Bertin, Charles Mirza, en haut à gauche, derrière Odette qui deviendra sa femme. Il quitteront l'Egypte pour l'Uruguay
(Lucien Bertin, accroupi)

Lucien Bertin au Brésil. 1957-1960



Lucien Bertin, à Rincão-do-Cascalho, devant la cabane où il a travaillé et passé ses nuits pendant  6 mois


A Porto-Alegre, employé par la CRA, avec son ami Tony Ferrer




Lucien et Marisa Bertin,  Porto-Alegre, 1960